La Médiathèque d'Orléans est située au carrefour de plusieurs voies hétérogènes, tant par leur tracé, leur configuration que leur bâti, et réussit le paradoxe d’apparaître en continuité avec son environnement. Ludique avec ses espaces intérieurs non hiérarchisés, qui disposent chacun de leur propre couleur et texture, l’édifice se signale en façade par une succession ondulatoire de plis métalliques, rythmée par plusieurs saillies vitrées « qui mettent en scène l'extérieur depuis les différents espaces intérieurs » (D. Lyon). Chaque espace constitue une pièce qui s’emboîte dans les autres, dans un rapport dynamique. La forme résulte de l’assemblage de ces différentes boîtes. Au principe du cheminement intellectuel, qui constitue l’objectif de la médiathèque, correspond celui du cheminement architectural. La perception n’est pas univoque ; les saillies, les dessalements confèrent à l’ensemble sa dimension toujours mouvante. Au centre, un escalier de couleur orange est tout à la fois puits zénithal de lumière naturelle et producteur d’une aveuglante lumière artificielle, qui ferait presque vaciller le visiteur. Tout à la fois naturelle et artificielle, la lumière s’épanche dans cet entre-deux. Au sein de cet environnement tactile et ouvert aux sens, les différents matériaux (feutre, toile, plastique, etc.) recouvrent murs et meubles comme une seconde peau, jusqu’à les confondre par endroit dans un même objet de perception quasi indifférencié. Au premier étage, l’extension vitrée avec ses croisillons de métal happe les visiteurs dans une lecture panoramique de la ville, offrant un point de vue unique sur la cathédrale et le centre historique. Tout est fait pour reposer et concentrer le regard du lecteur, mais en lui rappelant aussi le monde extérieur dans sa diversité.
